Premiers pas

Kilimanjaro vu depuis le village

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres… Du moins pour moi il représente le début d’un projet qui a cherché à voir le jour depuis deux ans. Voilà deux semaines que je suis dans le village Massaï d’Oltepes pour mettre sur pied ce projet et aujourd’hui c’est sa présentation lors de l’assemblée du village qui a commencé l’écriture du premier chapitre.

À ce stade, et si je ne vous en ai pas déjà parlé, vous vous demandez sûrement de quel projet je parle. « Watoto na ndoto » (des enfants avec un rêve en swahili), c’est le nom de la prochaine école primaire d’Oltepes qui ouvrira ses portes pour la prochaine rentrée si tout se passe bien.

Petite pause pour donner un peu de contexte. Oltepes (Acacias en Massaï) est situé entre le Kilimanjaro et le Meru. Village rurale, il est peuplé par des Massaïs dont les activités principales consistent à l’élevage d’animaux et à la culture. Les établissements des villages environnants n’ont pas la capacités d’accueillir tous les enfants et l’école est trop cher pour beaucoup de familles. Bien que le gouvernement ait rendu l’école obligatoire, ils n’ont pu financer suffisamment le développement d’écoles.

Vue du Kilimanjaro depuis le village.

Depuis deux semaines nous avons donc pu faire un énorme progrès rythmé par les visites d’écoles, réunions pour des devis et discussions avec les anciens. Tout cela pour arriver à la réunion des villageois avec un budget, une association, un terrain et le soutien des anciens. Entrecoupés d’applaudissements et de cri des femmes Massaïs (les cris de joies les plus parlant que j’aie pu entendre), la présentation c’est terminée sur une levée de fond des villageois eux-mêmes. En Suisse, l’assemblée générale constitutive de l’association du même nom aura lieu sous peu. Cette association aura pour objectif de soutenir le projet.

C’est pour moi une aventure extraordinaire qui m’a amené à partager cette culture. J’ai pu manger de la chèvre avec les hommes assis sous un arbre suite à une naissance, entendre « mzungu, mzungu » (homme blanc) à chaque passage devant une maison.
Mais aussi découvrir une organisation communautaire impressionnante où les enfants sortent les animaux le matin pour les mener paître aux alentours alors que les jeunes hommes s’occupent des différentes tâches du village et de leur fermes. Tout cela pendant que les anciens discutent du futur et de l’organisation et que les femmes s’occupent des plus petits et des taches ménagères.

« Mzungu ! Piga picha ! » (Blanc, prend une photo) de la part des enfants non scolarisés qui traînent dans le village.

J’aimerais terminer ce message par retranscrire les paroles d’une mère de famille lors de la réunion d’aujourd’hui. Alors que chacun annonçait sa motivation et sa contribution au projet, cette dame s’est levée pour annoncer la sienne. À la surprise de tous, elle s’est alors jetée sur moi pour me serrer dans ses bras en poussant un cri de joie strident dans mon oreille.
« Aujourd’hui j’ai encore envoyé les enfants aux champs avec les animaux. Mais l’année prochaine ils pourront aller à l’école ». A-t-elle conclu me mettant la larme à l’œil.

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